Le Trône de Dvaravati: Sculpté dans la pierre et l'histoire!
L’art du neuvième siècle en Thaïlande est une mosaïque fascinante de traditions indigènes et d’influences étrangères, principalement indiennes. Il s’agit d’une époque où le bouddhisme Mahayana et Theravada prenait racine dans la péninsule indochinoise, influençant profondément l’esthétique et la symbolique des œuvres d’art. Parmi les nombreux artistes talentueux de cette période, Indrapala se distingue par sa maîtrise du style Dvaravati, un style artistique prédominant dans le royaume de Dvaravati, ancêtre du Siam moderne.
Sa pièce maîtresse, “Le Trône de Dvaravati,” est un témoignage exceptionnel de l’artisanat délicat et de la profondeur spirituelle de l’époque. Sculpté dans une pierre blanche brillante, probablement du marbre provenant des carrières des alentours de Lopburi, le trône présente un mélange harmonieux de formes géométriques et de motifs floraux raffinés.
L’œuvre est remarquable par sa simplicité majestueuse. Elle ne se compose que d’un siège rectangulaire surmonté d’un dossier arqué. Les pieds du trône sont ornés de lions stylisés aux gueules ouvertes, leurs postures évoquant la force et la vigilance. La surface du siège est ornée d’une guirlande continue de lotus, symbole purifiant dans le bouddhisme.
Les artisans du neuvième siècle étaient maîtres dans l’art de transformer les surfaces en un langage visuel complexe. Chaque élément du trône de Dvaravati témoigne d’un savoir-faire extraordinaire. Les courbes douces des pieds contrastent avec la géométrie précise du dossier, créant un équilibre esthétique saisissant.
Le lotus stylisé, répété à l’infini sur le siège, symbolise non seulement la pureté mais aussi l’éveil spirituel. Il rappelle aux observateurs les enseignements bouddhistes sur la transcendance des désirs matériels et la quête de l’illumination.
Un Trône Symbolique:
Le trône n’était pas simplement un siège physique, il était également une représentation symbolique du pouvoir spirituel.
Il servait probablement à accueillir des statues de Bouddha ou d’autres divinités bouddhistes. En plaçant ces figures sur le trône sculpté avec tant de soin, les fidèles reconnaissaient la transcendance de leur nature divine et témoignaient de leur dévotion profonde.
Éléments | Symbolique |
---|---|
Lions | Force, vigilance, protection |
Lotus | Pureté, enlightenment, renaissance spirituelle |
Recours géométriques | Ordre cosmique, stabilité |
Le Style Dvaravati:
Le style Dvaravati, nommé d’après le royaume du même nom qui régnait sur la plaine centrale de la Thaïlande au VIIe siècle, a influencé profondément l’art du pays pendant plusieurs siècles. Les sculptures de cette période se distinguent par leur simplicité élégante et leurs motifs floraux stylisés. On retrouve souvent des représentations de Bouddha assis en posture de méditation, entouré de Bodhisattvas et d’autres figures divines.
Le Trône de Dvaravati est un exemple magistral de ce style artistique unique. Il illustre parfaitement la combinaison d’éléments architecturaux indiens avec des motifs floraux locaux, créant ainsi une esthétique distinctement thaïlandaise.
Une oeuvre perdue ?
Malheureusement, le destin exact du Trône de Dvaravati reste un mystère. Il n’existe aucune trace certaine de son emplacement actuel.
Certains spécialistes estiment qu’il pourrait se trouver dans un temple bouddhiste perdu quelque part en Thaïlande. D’autres pensent qu’il a pu être déplacé ou détruit au cours des siècles, victime des guerres et des changements politiques.
Malgré son absence physique, le Trône de Dvaravati continue d’inspirer les historiens de l’art et les archéologues qui étudient la riche histoire de la Thaïlande. Il nous offre un précieux aperçu de la sophistication artistique et de la profonde spiritualité qui caractérisaient le neuvième siècle en ce pays.